La dynamique économique entre la Nouvelle-Calédonie et les îles Fidji semble prendre un tournant décisif. L’association New Caledonia Trade and Investment, en collaboration avec la Chambre de commerce, a récemment organisé un voyage d’affaires qui pourrait bien redéfinir les relations commerciales entre ces deux régions. En fin octobre, un groupe de dix entrepreneurs calédoniens s’est envolé pour Fidji pour explorer les opportunités d’affaires, notamment en participant au salon Hotec, qui se concentre sur le secteur du tourisme et de l’hôtellerie.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte économique difficile pour la Nouvelle-Calédonie. La nécessité de développer de nouveaux partenariats économiques est devenue cruciale. Les entreprises calédoniennes, confrontées à des pertes d’activité sur leur marché local, cherchent à étendre leurs horizons commerciaux, et les îles Fidji représentent un marché prometteur. Le voyage à Suva a non seulement permis aux entrepreneurs de découvrir un autre environnement économique, mais aussi de tisser des liens précieux avec la communauté locale.
Un voyage d’affaires marqué par des rencontres stratégiques
Le voyage, qui a eu lieu du 22 au 31 octobre 2024, a marqué un tournant pour plusieurs entrepreneurs calédoniens. Grâce à l’implication de l’ambassade de France, les participants ont pu rencontrer des acteurs du milieu entrepreneurial fidjien. Ces rencontres ont permis à chaque membre de la délégation de présenter leur entreprise et de discuter des possibilités de collaboration. Christopher Lorho, vice-président de NCTI, a souligné l’importance de ces interactions en déclarant : « L’un des objectifs était d’organiser des rencontres B2B, autrement dit de business à business. Chaque entrepreneur calédonien a pu rencontrer au moins dix interlocuteurs pour envisager des partenariats ou conquérir de nouveaux marchés dans les semaines à venir. » Ainsi, ces échanges se sont révélés fondamentaux pour établir des contacts durables.
Les opportunités de marché à explorer
La délégation calédonienne a pu apercevoir un potentiel commercial significatif durant sa visite. Fidji, avec ses nombreux projets dans le domaine hôtelier et touristique, représente une opportunité inestimable pour le secteur calédonien. Plusieurs groupes hôteliers fidjiens ont exprimé leurs intentions d’accueillir des entreprises calédoniennes capables d’apporter leur expertise. Les discussions, bien que souvent verbalement engagées, pourraient évoluer vers des contrats concrets dans un avenir proche. Christopher Lorho évoque d’ailleurs le retour imminent de plusieurs entreprises calédoniennes à Fidji pour finaliser certaines de ces promesses orales. Cela témoigne de l’optimisme et de la volonté des entrepreneurs de s’impliquer dans le développement économique de la région.
Un tissu économique en quête de renouveau
Face à un marché local en dégradation, les entreprises calédoniennes n’ont d’autre choix que de diversifier leurs activités. L’exportation du savoir-faire local devient donc une nécessité. Les entrepreneurs prennent conscience de l’importance d’adapter leur offre aux besoins des marchés étrangers. Le vice-président de NCTI a noté que « la nécessité d’aller voir ailleurs est donc critique ». L’industrie calédonienne pourrait ainsi bénéficier d’une visibilité accrue dans la région Pacifique Sud.
Il est également important de noter que le contexte économique de la région est marqué par la compétition. Les acteurs économiques fidjiens, nés d’une tradition d’accueil et d’innovation, sont en recherche constante de différenciation. Christopher Lorho souligne que les entreprises des îles environnantes ne sont pas les seules à avoir leur place, en rappelant que la Nouvelle-Calédonie a, elle aussi, des atouts à argumenter : « Nous avons la capacité, les compétences et l’envie ».
Des défis à surmonter
Malgré ces perspectives positives, des défis subsistent. La crise sociale et économique ayant frappé la Nouvelle-Calédonie a considérablement freiné les ambitions des entrepreneurs sur le terrain. De plus, convaincre les entreprises étrangères de s’installer en Nouvelle-Calédonie s’avère complexe. Les entrepreneurs calédoniens doivent naviguer dans cet environnement délicat tout en développant de nouvelles stratégies pour renforcer leur présence à l’international. Il est impératif de construire des relations de confiance avec les partenaires fidjiens, tout en surmontant les frustrations d’un marché en mutation rapide.
Mirages et réalités des échanges économiques
Les promesses d’une intensification des relations économiques entre la Nouvelle-Calédonie et les îles Fidji sont bien réelles, mais elles restent fragiles. Alors que certaines sociétés envisagent de revenir à Fidji pour signer formellement des contrats, la nature éphémère des engagements oraux pousse à la prudence. Les acteurs économiques doivent garder à l’esprit que chaque partenariat doit être construit sur des bases solides. Les entrepreneurs calédoniens, tout en cherchant à dynamiser leurs activités, doivent garder en tête l’importance de la durabilité et de la cohérence dans leurs échanges.
Le projet d’une liaison aérienne entre Nouméa et Nadi incitait à l’optimisme. Cela représenterait un pont significatif pour faciliter les échanges entre les deux territoires. La mise en place d’une telle liaison pourrait très vite renforcer les interactions économiques, permettant une circulation plus fluide des biens et des services. Mais chaque avancée doit être envisagée avec réalisme, en tenant compte des nombreux obstacles à franchir.
Les engagements de l’État et des institutions
Face à cette situation délicate, le gouvernement oppère entre dynamiques de soutien et nécessité d’accompagnement. Les discussions institutionnelles entre les différentes forces politiques néo-calédoniennes et l’État renforcent le cadre dans lequel se dessinent les futures collaborations. Ces dialogues permettent d’aborder de manière constructive les enjeux économiques et de définir des stratégies communes. Dans le cadre de la transformation du modèle économique et social, des mesures incitatives peuvent émerger pour favoriser l’exportation des compétences locales.
Futures perspectives pour une coopération fructueuse
À l’avenir, le travail collaboratif entre la Nouvelle-Calédonie et Fidji pourrait mener à des partenariats stratégiques sur divers segments économiques. La mise en avant des atouts locaux et la valorisation du savoir-faire calédonien apparaissent comme des leviers essentiels pour atteindre ces objectifs.
Les entrepreneurs doivent également envisager des formations continues et des échanges de compétences, afin de s’adapter aux attentes des marchés fidjiens. Les administrations publiques jouent aussi un rôle clé dans la facilitation de ces rencontres, en permettant aux entreprises d’accéder à des ressources et à des informations pertinentes sur le marché local. L’engagement des acteurs économiques et des institutions sera essentiel pour établir une réelle dynamique de coopération entre les deux territoires.