Augmentation des délais de paiement : la santé financière des entreprises se stabilise, mais demeure vulnérable
La gestion de la trésorerie est au cœur des préoccupations des entreprises en cette période incertaine, marquée par des retards de paiement croissants. Ce phénomène a des conséquences notables sur la santé financière des entreprises, qui, bien que stabilisée, reste vulnérable…
La généralisation des délais de paiement en 2024
En 2024, une tendance marquante se démarque : 97 % des entreprises interrogées admettent accorder des délais de paiement à leurs clients. Ce chiffre témoigne d’une pratique largement ancrée dans le tissu économique français, atteignant même les TPE, qui, malgré leur réticence, sont presque toutes concernées. Le délai de paiement moyen, lui, grimpe à 51 jours, une augmentation par rapport aux 48,2 jours de l’an passé. Ce phénomène est d’autant plus frappant lorsqu’on le compare aux délais accordés dans d’autres pays européens, où les standards diffèrent considérablement…
Les retards de paiement : un constat alarmant
Une enquête récente menée par Coface révèle que 85 % des entreprises ont observé des retards de paiement sur l’année écoulée. Une évolution qui s’illustre par un allongement des délais : pour les TPE, le retard moyen atteint 45 jours, tandis que les PME sont affectées par un délai de 38 jours, et les grandes entreprises, par un 32 jours. Ce constat entérine une réalité : les petites entreprises se retrouvent souvent en première ligne, souffrant de la fragilité de leur trésorerie en raison de ces retards.
Les causes des retards et leur impact sur la trésorerie
Les retards de paiement ne sont pas uniquement une question de délais, ils révèlent également des disfonctionnements au sein de la chaîne financière des entreprises. Environ 40 % des entreprises qui subissent des retards attribuent cette situation aux difficultés financières rencontrées par leurs clients. Un aspect qui engendre un effet domino, où une entreprise ne peut payer ses fournisseurs car elle attend elle-même des paiements. Ainsi, 51 % des TPE estiment l’impact de ces retards sur leur trésorerie comme étant « très important » ou « critique ».
Une trésorerie précieuse mais fragile
Le tableau de la trésorerie des entreprises n’est donc pas rose. Bien que la détérioration se soit arrêtée, la stagnation n’est pas synonyme de sécurité. Le rapport de Coface nous enseigne que 39 % des PME et 21 % des grandes entreprises ressentent également un impact significatif sur leur trésorerie. En 2025, les prévisions ne sont guère optimistes, car 39 % des TPE s’attendent à maintenir leur situation, tandis que 51 % des PME partagent cette anticipation.
Les défaillances d’entreprises en augmentation
Les retards de paiement ne sont pas seulement préoccupants pour les flux de trésorerie. Ils annoncent également une hausse du nombre de défaillances d’entreprises. En effet, selon les données de Coface, 39 506 défaillances ont été enregistrées en seulement sept mois de 2024, marquant une augmentation de 23 % par rapport à 2023, et une hausse de 26 % par rapport à 2019. Le profil des défaillances montre que les petites entreprises sont les plus touchées dans ce contexte difficile, représentant 87 % des défaillances.
Les enjeux de gestion de trésorerie
Face à ce constat alarmant, les entreprises doivent se redoubler d’efforts pour gérer leur trésorerie. Les prévisions du marché laissent entrevoir un maintien des difficultés économiques. L’analyste Nathalie Paris souligne que la gestion des délais de paiement sera cruciale pour empêcher la dégradation de la situation. La dématérialisation des factures émerge comme une solution et pourrait aider les entreprises à mieux contrôler leur trésorerie et leurs flux financiers.
Perspectives pour l’année à venir
Les prévisions pour les entreprises sont teintées d’incertitudes. Les risques exportateurs sont réels, et même si certaines entreprises sont optimistes quant à la reprise du commerce mondial, la majorité reste préoccupée. L’environnement politico-social en France est en haut de la liste des préoccupations, cité par 37 % des entreprises. Les alertes sont saisissantes, et les entreprises doivent, plus que jamais, s’adapter à cette nouvelle réalité.
Un environnement economy instable
Les entreprises doivent faire face à des coûts de financement de plus en plus importants tout en devant gérer les flux financiers avec prudence. Dans cette perspective, la capacité à anticiper et à gérer ces fluctuations est primordiale. Elles devront également garder un œil sur les échéances de remboursements qui s’allongent, un phénomène déjà observé avec l’augmentation des délais de paiement à neuf mois en moyenne.
Conclusion sur les actions à entreprendre
Face à une situation qui appelle à la vigilance, les entreprises doivent réfléchir à des stratégies viables pour surmonter les retards de paiement. Les améliorations dans la gestion des recouvrements, plus la sensibilisation à l’importance des délais de paiement, sont essentielles. Les entreprises doivent également investir dans des outils et des technologies qui leur permettent d’améliorer leur gestion financière.