C’est ce que pense Claude Cazabat, le maire de Bagnères-de-Bigorre, commune où la taxe incitative a été mise en place par le Symat depuis le 1er janvier 2023. Et premier constat, tout ne fonctionne pas comme prévu, et c’est un euphémisme.Le maire de Bagnères, comme beaucoup de Bagnéraises et Bagnérais, a pris acte de la situation : « Nous faisons face, à des actes d’incivilités, des dépôts sauvages, et un problème au niveau des badges avec les loueurs d’appartements pour les touristes, et à venir, les curistes ».Avant de donner son point de vue, Claude Cazabat a voulu « fixer » les choses.« La collecte des ordures ménagères était une compétence de la CCHB, qui l’a transférée au Symat. Au niveau de la CCHB, nous avons voté la mise en place de la taxe incitative, que le « législateur national » encourage à développer. Mais il faut aussi dire les choses. Au niveau des ordures ménagères, on constate qu’on y trouve des choses qui ne devraient pas y être. Il y a des solutions. La première est le compostage. Sur Bagnères, nous avons mis des composteurs en pied de certains immeubles, et également au niveau de la médiathèque. Il y a une réflexion à mener également pour l’installation de composteurs collectifs en ville. J’y suis favorable. Le Symat va se pencher sur ce dossier.Ensuite, il y a le « tri ». Personnellement, j’avais demandé au Symat, à ce que toute la ville de Bagnères soit pourvue de colonnes enterrées ou semi-enterrées. Là, je n’ai pas été entendu et le Symat a décidé de limiter l’installation des colonnes dans la moitié de la ville. Ensuite, c’est l’ABF (Architecte des Bâtiments de France) qui a dû se prononcer sur l’installation de colonnes semi-enterrées ou enterrées. Le choix des colonnes enterrées a été retenu. Pour ma part, dès le départ de ce projet, j’ai alerté tout le monde sur la particularité de notre cité : le thermalisme, le tourisme, mais aussi son archéologie. Du côté de la commune, nos services ont vérifié les emplacement des réseaux électriques, eau et assainissement. Tout cela a été transmis à l’ABF et dès le départ, une personne chargée d’étudier l’archéologie des sols de la commune a été mandatée ! L’installation des colonnes représente plus de 700 000 euros, dont 250 000 euros uniquement pour les contrôles archéologiques. Tout cela payé par le Symat, avec qui j’entretiens de bonnes relations. Dès le début-et cela est peut-être lié au fait que des personnes préparent déjà les prochaines municipales ? Je me pose la question- des photos sur les travaux en cours ont été diffusées par des personnes, avec des commentaires, sans qu’aucun contact n’ait été pris avec l’archéologue qui a suivi l’avancée des implantations. Toutes les implantations ont été validées par l’archéologue, et le but étaient que les colonnes se trouvent à environ 200m maximum d’un secteur d’habitations. Aujourd’hui c’est en place, et je précise que ce n’est pas moi qui ait choisi l’esthétique des colonnes enterrées. »
Le maire est ensuite revenu sur la mise en place de cette fameuse taxe incitative. « J’ai des retours des restaurateurs locaux, qui expliquent que leurs poches poubelles sont trop volumineuses pour entrer dans les colonnes. Je crois savoir que les poches de 60 litres passent dans les colonnes. On me questionne aussi sur le problème des cartons pour les restaurateurs et les commerçants. Faut-il mettre en place une tournée spéciale ? Je ne sais pas. En ce qui concerne la taxe incitative, elle a marché dans certains endroits, mais pas dans tous. Pour moi, je pense que dans les stations touristiques comme nous le sommes, la taxe incitative a déjà du plomb dans l’aile. Peut-être faudra-t-il revenir en arrière », explique l’élu, qui n’élude pas les dépôts sauvages et le problème rencontré par les touristes de passage pour de courts séjours, qui n’ont pas de badge dans leur location car les loueurs ne les ont pas récupéré, ou bien « ne jouent pas le jeu ». « On voit des poches poubelles déposées à côté des colonnes, où dans les petites poubelles publiques que l’on peut trouver en ville. Quelles sont les conséquences ? Des suppléments en terme de travail et de service, à la fois pour le Symat, et les services de la ville. Et ces gens-là ne peuvent pas passer toutes les 1/2 heure pour vider les colonnes. Je le répète, nous avons de bons échanges avec le Symat, j’ai pris la parole lors de la dernière réunion du Symat à ce sujet. Ils font ce qu’ils peuvent et on se donne jusqu’au 31 mars pour voir comment la situation évolue, avant de prendre des décisions et trouver des solutions. Il faut que les gens sachent une chose, le Symat a les moyens techniques, de savoir quels sont les logements loués, à l’année ou saisonniers, touristiques, qui ne sont pas encore dotés des badges alors qu’ils devraient l’être, mais aussi, de savoir quelles personnes ont leurs badges, mais ne les utilisent jamais… » « Je reviens sur les professionnels de la restauration, qui voulaient garder les bacs traditionnels plus volumineux, je les crois volontiers, mais je le répète, c’est le Symat qui a fait le choix du type de collecte, pas le maire de Bagnères. »
Claude Cazabat a été également interpellé sur les problèmes que peuvent rencontrer les personnes à mobilité réduite pour accéder aux colonnes enterrées. « Il y a eu une réunion entre le Symat, notre CCAS, et des associations d’aide à domicile, un partenariat devrait voir le jour pour accompagner ces personnes là. »
Concernant les grands bacs installés à la vue de tous en haut et en bas des Coustous (notre photo), Claude Cazabat a annoncé que la commune veut trouver une solution avant la réfection des Coustous. « En bas des Coustous, au niveau de la Place Lafayette, je pense qu’on peut rapidement installer des colonnes enterrées derrière le kiosque, au niveau du feu tricolore qui donne sur les Coustous, on n’attendra pas les travaux des Coustous. Pour le haut des Coustous, c’est un peu plus compliqué. Il faut réfléchir à la possibilité d’installer des colonnes sur la place Jubinal, trouver le bon endroit. Mais on ne pourra pas laisser les containers actuels indéfiniment ».